Le Bastion E.Vaillant

Plus personne n'as vu la femme bleue depuis longtemps. Et plus personne ne s'en preoccupe. Ce qui compte, c'est que les murs edifié par les 8 ados tiennent bons.Car si le camp des refugiés a été deserté, c'est parce que le lycée est devenu a nouveau un veritable siege, dernier baston de civilisation a Vierzon. mais pour combien de temps ?

Suzy commande a une petite centaine de Volontaire habile, et continu d'acceuillir chaque jour un peu plus de monde. Mais le mot d'ordre a changé : ici, on s'entraine avant de partir sur les routes de France, on ne reste pas...

« Didn't know what time is it, lights were low-ho-ho »

Seule dans la salle 404, encore décorée seventies depuis le siège que la bande avait tenu là et dont elle était venu les tirer, Suzy essaya de se convaincre que ses larmes venait de la poussière, du soleil orange dans ses yeux. Mais alors que, d'un claquement de doigt, elle fit tomber une paire de verres noirs a la place de ses lunettes, les larmes restaient. Il fallait qu'elle bouge, et qu'elle arrête d'écouter Bowie en boucle. Elle remonta ses cheveux, qui reprirent leur teinte rose flash des bons jours, et d'un bon, sauta par la fenêtre et plana mollement jusque dans l'allée principale, sous le regard surpris d'une dizaine de réfugiés. Une mère donnait le sein a son gamin, comme dans les images de guerre lointaine. En tombant lentement, elle jeta un coup d'oeil au alentour. La strike team veillait a l'entrée et autour de la « cité scolaire », postés sur les toits, des tentes de Volonté couvrait presque tout les espaces verts réglementaire et sur le béton, aligné en rang comme dans les films de kung-fu, une petite armée se formait déjà. Au décompte de trois, elle regarde s'élever dix grand jets de flamme des mains de gamins qui avait la moitié de son age. Elle se posa avec un sourire malin aux lèvres, elle était fière de la façon dont elle remplissait sa tache, tout en sachant que tôt ou tard, quelqu'un ou quelque chose allait venir mettre son grain de sel là-dedans. Avec des gestes des bras et quelques cris sur-aigus, elle rameuta sa propre ligne de Volontaires pour les former. Après tout, elle faisait partie du « groupe d'origine », non ?

« D'abord, j'aimerai que vous demandiez autour de vous si quelqu'un a vu Félix Raisonné. Un grand professeur, black, l'air sévère. Personne ne l'as vu depuis la diffusion de la cassette. »
Tout le monde d'accepter la requête d'un air sérieux, et concerné.
« Parfait. Je pense qu'il est important qu'on apprenne tous a voler sans trop de difficulté, donc on va s'attaquer a ça aujourd'hui et pour les quelques jour a venir. L'idée serait de pouvoir parcourir Vierzon pour aider les gens et réhabiliter la ville le plus vite possible. Compris ? »
A nouveau, le groupe d'acquiescer. Suzy sourit, en voyant que sa petite autorité marchait pas top mal. Elle dressa son index et son auriculaire vers le ciel, dans son dos, en faisant tourner son piercing a la langue. Tout allait comme sur des roulettes, elle s'élança dans un rire sonore.

Soutirer des informations est chose aisée dans cette ville malgré l'aspect "manque de communication par la technologie", les gens finissent par se parler entre eux et tout se sait encore plus que dans le Loft, c'est dire.

A quoi ça sert d'instaurer un climat explosif si c'est pour que quelqu'un soit remit en charge tout de suite après ? Le précédent ne devait pas être à la hauteur, pensais-je alors que je traversais les grilles du lycée E.Vaillant. Quelques sentinelles semblaient surveiller les entrées dans une certaine mesure et c'est tout naturellement que je me dirigeais vers eux pour m'annoncer en tant que "visiteur".

-"Et t'es qui ?" me demande sans grand respect mon interlocuteur un jeune avec des cheveux rasés et des tâches de rousseurs.
-"Anatole. En classe de PL l'année dernière dans ce lycée même. Il parait que c'est devenu une sorte de bastion mais la protection ne m'intéresse pas. J'voudrais rencontrer une certaine Suzy. C'est juste pour parler un peu je m'ennuie à me parler à moi-même tu comprends hein ?, devant l'air incrédule du gamin je rajoute, non tu comprends pas ?... Pas grave"

Le tondu, à peine plus vieux que le coréen, le regarde entrer avec un air suspicieux, mais après tout, on lui tellement rebaché sur la tolérance et la confiance qu'il fallait bien qu'il se force un peu. Après tout, on était dans un camp de réfugié ici, pas dans une forteresse.

Je coupe par l'herbe de l'entrée du haut, ouvre les portes de devant le bureau du dirlo et m'engouffre dans le couloir du distributeur. Il y a ici et là des ex-lycéens mais pas que ça, je ne leur jette qu'un regard de dédain qu'ils me rendent bien, beaucoup ne faisant même pas attention. Tout le monde se parle dans son coin malgré les circonstances il y a toujours les mêmes clans, en plus sombre vu qu'il manque des gens et que ce n'est pas forcément parce qu'ils sont partis de Vierzon. Ces bêtes là restent bruyantes et je me surélève en me servant des escaliers avant de hurler d'une voix puissante qui résonne sous le préau clos :

-"Trente euros à celui qui me conduit à Suzy Machin !"
Les trente euros que j'avais looté sur le cadavre qui trainait désormais au centre du forum, cet argent devait bien me servir et comme je ne payais pour rien.

Certains ne réagissent pas, ils ne doivent pas savoir mais déjà quelques personnes accourent vers moi en hurlant qu'ils pourraient m'y conduire. Et c'est là que ça devient amusant parce qu'il ne me faut qu'une personne, ils commencent à s'engueuler les uns et les autres puis le plus baraque commence à bousculer violemment deux ou trois des crevars. Les gens se calment et lui laisse finalement la place. Je souris en lui tendant les billets.

"Je te suis mon grand"

Sans un mot, ni un regard en arrière, le grand type guide Anatole au travers du lycée, d'un pas rapide qui se veut impressionnant. Grimpant les restes d'escaliers, ils montent ainsi jusqu'au quatrième étage.
"Pas moyen d'atteindre le cinquieme, tout les escalier sont ruiné. Parait que c'est Raoul qui a veillé a ça quand il a fait sa crise punk" Le grand passe donc la porte du quatrième où trônent toujours les huit sièges, aujourd'hui vide.
"Suzy est sur le toit, je sais pas y aller par contre, mais elle est là haut".
Jetant un coup d'oeil a l'immense pièce vide, pas une trappe, pas une échelle ne mène au toit. Seule porte en dehors des escalier, la salle 404 est verrouillée.
Le colosse tend sa grande paluche a l'attention d'Anatole. Enfin, a l'attention de son fric, surtout.

Mine de rien se farcir quatre étages à marche rapide ça fatiguait un peu, je profite donc de notre arrivée pour souffler un peu. Le molosse tend sa main, visiblement en l'attente de son dû.

"Pop Pop ! Je ne vois toujours pas Suzy et les termes étaient clairs pourtant..."

Le garçon m'offre un regard noir et son visage commence à se rider. Pas d'humour ce gars-là me dis-je. Une petite envie de lui mettre mon pied dans l'entrejambe me vient mais je finis par me raviser avec un léger sourire. Je soupire et hausse les épaules en rajoutant.

"Je plaisante mon grand, merci d'm'avoir amené ici"

Je lui tend les deux billets, un de vingt et un de dix et le voilà qui s'en retourne aux escaliers l'air satisfait. Je parcours les couloirs et à la vue de la première fenêtre, je m'approche, l'ouvre et sors ma tête pour crier à tue-tête.

"SUZYYYYYYYY DESCENDS DE LA-HAUT S'IL TE PLAIT !"

Et ceci à répétition avec le ton qui change variant du chanteur de death à la mauvaise imitation de transgenre avec des petits ajouts. J'espérais qu'elle m'entendrait et qu'elle descendrait tout en me demandant ce dont je pourrais bien lui parler. Bah, je voulais au moins voir la gueule de celle qui était "officiellement" chargée de veiller sur Vierzon et de la tester un petit peu.

"SUZYYY DESCENDS STEUPLEEEEEEEE !!"
L'appel fini par aboutir. Le nez rougi par le froid, et l'esprit embrumé par la hauteur, Suzy finit par réaliser qu'on l'appelait, un peu plus bas. Réajustant ses couettes, remontant ses lunettes sur son nez, elle fit un pas du toit de béton dans le vide, a peu prèt là d'où venait le cri. Les bras en croix, elle se laissa tomber dans le vide glacée et blanc du pale soleil. Plongeant, elle apercu une seconde une ombre derrière une fenètre du quatrième étage. Comme se rattrapant a une corde, elle bascula de sa chute libre pour se fixer en l'air, face a la fenètre. Une seconde, elle cru se trouver face a un miroir, ou le reflet d'une fenètre trop sombre, mais non, c'était ben quelqu'un autre, surement le seul autre coréen de la ville. D'un coup de langue, et sentit le chewing-gum apparaitre sous son palais, et, nonchalamment, elle marmonna :

"Tu me tires de quelque chose d'important, j'espère que c'est important...?"

Elle fit une énorme bulle rose bonbon, qui claqua d'un coup sec comme un fouet. Elle étira sa langue percée pour ramener la gomme et attendit sa réponse.

Je recula ma tête par réflexe alors que la dénommée Suzy flottait dans les airs devant moi. C'était la première manifestation flagrante de ce qu'ils appelaient la "Volonté" devant moi et j'avoue que étonnamment je ne fus pas spécialement surpris. Une autre asiatique et relativement mignonne qui plus est, je lâchais un sourire à la fois amical et amusé. La bulle de chewing-gum éclate et me laisse le silence nécessaire à m'expliquer.

-"Oh et bah salut déjà ! Mais hum... je suis désolé je ne suis pas fan des conversations à travers une fenêtre alors que ton interlocuteur flotte dans les airs mais bon pour toi je ferai bien un effort"

Bien qu'une légère pointe d'ironie se fit sentir je continuais sans attendre de réactions

"Bon disons que nous ne sommes pas pareil mais que moi aussi je peux faire des trucs marrants dans le genre de la "Volonté", mes paroles étaient accompagnées des doigts à la Chirac, et comme cette ville est grande et que c'est encore un peu le dawa je te propose mon humble aide.
Oh pas d'administration j'ai toujours trouvé ça chiant et je suis même pas sûr que tu t'occupes de détails pareils.
Mais, vois-tu, je suis propriétaire officiellement d'une pharmacie en centre-ville et comme je ne sais pas si votre Volonté peut guérir n'importe quel maux même les plus complexes je vous propose un soutient médicamenteux et ceci gratuitement bien entendu.
En échange ou contre rien du tout si ça ne vous est pas utile je demande simplement le droit de me défendre et de neutraliser définitivement une cible qui pourrait me porter atteinte et mettre en danger ma vie sans pour autant subir de jugement après."

Un bon gros speech pour un arrangement plutôt louche, le ptit coréen n'avait pas l'air spécialement dangereux mais depuis l'apparition de la Volonté même le plus frêle des idiots de service pouvait s'avérer être capable de quelque chose. Ceci dit, lui avait au moins la décence de s'introduire auprès de Suzy.

"Accessoirement je peux aussi ramener des gens si j'en croise, car il y en a encore qui sont planqués et qui se risque à de rapides sorties vers Champion et la pharmacie. Et dans ma motivation infinie... ou presque... je peux même servir de garde ou de je-ne-sais-quoi dans vous auriez besoin. Bref je serais à votre disposition. A ta disposition"

Je me gratte le menton et retient un bâillement qui pourtant se fait pressant, l'effet me fait fermer les yeux dont un devient un peu humide.

"Qu'en penses-tu ?"

Bien observer, surtout....
Suzy avait une de ces musiques completemment idiote dans la tête, et elle avait du mal a rester de glace. Des tas de réponses plus ou moins maline lui traverserent l'esprit, tandis qu'elle restait concentrée pour maintenir son vol.
"Ne ramène personne ici."
Le coréen leva un sourcil, il avait mordu a l'hamecon.
"Il ne faut pas que cette ville devienne un ground zero a la con, la vie doit rperendre son cours ! Ici, nous aidons les gens qui ne savent vraiment pas où aller, mais je te le dit de toi à moi, dès que possible je fout tout le monde dehors et je rejoins ma tribu a la capitale, comprish ?"

Le coréen ne répondit rien, probablement un genre qu'il se donnait. Suzy refiit une bulle qu'elle fit claquer, puis se posa au quatrième étage en traversant le mur comme du brouillard.
"Je suis peut être responsable mais une fois la machine lancée, je ne suis plus personne. Et il en va de même pour chacun d'entre nous. Si tu cherches a faire le justicier, c'est un peu tard, le mal s'est dissipé ici pour se répandre dans tout le pays. Je suis restée ici parce qu'il fallait bien que quelqu'un le fasse."

Une nouvelle bulle claqua, et Suzy espera que son air pressée et exasperée avait fait son petit effet.

La jeune fille était désormais à quelques mètres de moi et c'était un geste qui fut accueilli d'un "bon point" par moi-même. Ceci dit leur vision de la situation n'était pas vraiment la même.

-"Quelle honorable vision du sacrifice que d'être restée ici..."

Ce chewing-gum qui claquait sans cesse avait bien plus d'effet que l'air exaspéré qu'elle arborait, pire il en devenait vraiment énervant. Mais je pris sur moi pour éviter une gueulante sur un point peu important. Je repris pour lui imager mieux la version de la situation qui était la mienne.

"Ce n'est pas tant une question de justicier, mon but n'était pas de me faire passer pour tel. Juste comme une aide sur laquelle tu peux compter en cas de besoin. Je n'ai pas besoin de reconnaissance pour ça mais j'avoue que si Vierzon à si peu d'importance pour toi ça ira comme ça"

Je m'approchais un peu plus de Suzy et prit un air plus sérieux dans le ton de ma voix.

"Par contre je suis persuadé que tu as tord sur un point : le mal n'est pas disparut de Vierzon. Il n'y a pas forcément que la Volonté qui a engendré du bordel et je ne suis pas sûr qu'en enseignant la volonté à n'importe qui et en les relâchant en leur disant de se casser d'ici vous parviendrez, toi et ta "tribu", à calmer tout ça. Après tu prends ce que je te dis comme tu le veux, je pense juste que la situation n'est pas calmée et qu'elle ne le sera pas d'ici tôt..."

La-dessus même si je n'avais qu'une très faible vision du chaos général qu'avait provoqué cette utilisation excessive de la volonté, le simple fait que trop de choses étranges ce soient déroulées à Vierzon m'indiquait précisément que ce que je disais n'était au moins pas tout à fait faux. Mais les volontaires avaient peut-être les yeux trop braqués sur leurs propres soucis et sur leur envie de changer le monde pour voir que leur chemin risquait d'être semé d'embuches. Du moins c'est ce que je pensais.

"Donc bref excuse-moi de t'avoir consommé un temps qui t'es précieux, je vais te laisser. Si tu as besoin de quoi que ce soit tu sais où me trouver"

"Calmer tout ça ?!? HAHAHAHAHAHA ! C'est pas en calmant le jeu qu'on changera le monde !"
CLAC fit la bulle rose alors que Suzy ouvrit la porte du 4ème pour laisser passer son congenère. Le laissant descendre, sans afficher la moindre intention de le suivre, Suzy conclut. Sa voix semblait presque plus aigüe, plus excitée :
"Écoute mon mignon, le seul but de ce camp est d'apprendre au gens a se passer de l'aide des autres, alors va veiller sur ta pharmacie pendant que moi et ma "tribu", on guérit le cancer, ok ?"
Elle relâcha la porte en tournant les talons, prête a voler a nouveau.

Je m'approche du portail de l'ancien lycée, devant les pseudos gardes, molosses a peine plus agés que moi faisant les durs avec leurs barre a mine.
Je continu a avancer, le grand toujours derriere moi, toujours aussi bavard, toujours aussi ... chelou ? Chelou ?! Allo ma fille j'te rappelle au passage que ton mec a detruit la moitié de la ville pour tes beaux yeux !!

"On ne passe pas !
- Plait il ? "

Ils explosent d'un rire gras, faisant limite s'attendre a ce qu'ils se tapent sur l'epaule comme les deux bouseux qu'ils etaient probablement avant que Relou leur offre les cles d'un pouvoir bien trop grand pour eux.
Je leur decoche mon plus beau sourire pendant que le brun qui est desormais a mes cotes, pose une main sur la garde du sabre à sa hanche.

" Justement messieurs c'est là que nous avons un probleme, parce que figurez vous que mon intention premiere etait de rentrer accompagnée de ce jeune homme dans le batiment devant lequel vous vous tenez actuellement et que malheureusement vous m'empechez de passer.
- Qu'est ce qu'elle a pas compris la p'tite dame dans on ne passe pas ?!"

Les rires gras le retour. Desolé mon grand mais t'as commis une grave erreur en mentionnant ma taille.

"Et toi gros plein de merde qu'est ce que t'as pas compris dans bouge ton cul de là avant que je l'enfile sur un lampadaire ?
- Attention cherie me force pas a devenir mechant ...."

Il leve sa barre a mine d'un air menacant.

"Et c'est avec ton quoi ? Python que tu vas me frapper ?"

Les deux types poussent un hurlement alors que les enormes serpents commencent a s'enrouler autour de leur avant bras, serrant peu a peu leurs anneaux mortels.

"Allez big boy avance avant que je ne change d'avis et qu'en dragon viennent leur rotir les poils du cul."

C'est poursuivi par les hurlements des deux gardes que nous rentrons dans l'ancien lycée transformé en camp d'entrainement pas ma bargot de pote.

"Yo Suzy !!! Ramene ton joli p'tit cul s'te plait !"

« Sac à papier nom d’une pipe en bois j’aurais du m’douter que c’était toi qui faisait hurler les huissiers !! Comment ca va ma chérie ? »

*smack *smack*

Sans se quitter des yeux, les deux goth se jaugent de la tête aux pieds, comme si c’était la première fois qu’elles se croisaient. Suzy, du haut de son mètre 89 et de ses boots en pneu de tracteur, et Jenny, emmitouflé dans son sempiternel manteau plus noir que le fond d’une bouteille d’encre. La grande coréenne finit par changer son habituel rictus carnassier en un vrai sourire de jolie fille, avant de tourner les talons pour guider son amie dans la forteresse, tout en jetant un œil concerné à ce petit monde sur lequel elle est censée veiller. Les deux lourds de la porte ont couru à l’infirmerie, il faudrait en trouver deux autres, rapidement. Les entrainements au vol se passent bien, mais pour le reste, la formation est plutôt poussive. On n’est pas près d’avoir un vrai allié utile avant un certain temps… D’autant que les Temps sont durs.

« Qu’est ce qui te pousse à revenir à Vierzon ? J’espère que c’est pas le cimetière qui te manque, parce que c’est plus du tout ce que c’était !»

Du grand homme qui suivait de près, elle ne vit rien. Ou bien elle n'en fit rien voir.

"Hum.... alors c'est elle Suzy" pensais je

Regardant ces deux pauvres hommes partir pour des soins, je me rendis compte que mes capacités etaient bien en dessous des gens residants ici.

Me mettant en marche derriere cette fameuse Suzi que je venais de rencontrer je m'allumais une cigarette et lancais aux deux demoiselles un un visage toujours aussi fermé.

"On est ou au juste ici?" lancais je a la volée pendant un moment de silences entre les deux femmes.

"On est ou au juste ici ?"

Suzy et moi nous retournons d'un meme mouvement :

"Tiens j't'avais presque oublier toi. On est ...
- ...Dans un camps d'entrainement, t'apprends ce qu'il y a a savoir et tu part sur les routes que tu le veuilles ou non. En gros t'assimile et tu tires, comme au lycée quoi !"

Il me regarde avec un regard perdu, d'imcomprehension totale. C'est vrai que voir faire a la tele, ca a rien a voir a la realite. Ah merde c'est vrai !

"Heu Suzy au fait, c'est pour ca aussi que je suis la, en fait j'comptais venir te voir plus tard mais j'l'ai choppé sur la route ... En fait c'est que ...
- Je cherche quelqu'un. "

Putain qu'est ce qu'ils ont tous a me couper !

« Mon mignon, dit toi le tout de suite, je suis pas du tout ton genre...Et on va dire que j’suis maquée, en fait. »

Jenny pouffe dans son coin alors que les trois marchent lentement le long des bâtiments du lycée, sans direction précise. Le vent fait balloter les couettes roses et les pans de manteau, les long cheveux du type muet comme une tombe et a peu prêt aussi souriant.

« Tu sais, le mutisme du beau ténébreux, c’est plus a la mode depuis Matrix 2 »

Le grand ne répond toujours rien. Suzy finit par s’arrêter, lui jette un coup d’œil par delà quelques mèches à la fraise, puis se laisse tomber dans un tas d’herbe plus touffu que la moyenne.

« Tu sais Jenny, tes potes goth ont pas une conversation génial – sans vouloir t’offenser- par conséquent je vais causer avec ta pomme. On va peut être pas tarder à rejoindre tout le monde a Paname non ? J’ai eu Raoul au telefon y’a deux jour, lui a fini son p’tit tour, Emilie et So’ vont pas tarder non plus, Eve et la p’tite sont déjà sur place et bon, toi et moi je pense qu’on en a rien a s’couer, je me trompe ? »

Jenny secoua la tête en tirant une clope de ses lèvres.

« Bon alors, on règle deux trois dernier p’tits trucs, et on s’arrache à la capitale ? »

Disant cela, Suzy avait pris un ton décidé, presque agressif. Elle n’en pouvait plus de Vierzon, la seule ville où il ne se passait rien malgré tout. Elle avait hâte de retrouver le reste du monde, avec ses guerres et ses explosions et ses coups de klaxon et ses travaux. Le bruit de la ville lui manquait, comme celui d’une guitare qu’on torture. Ce frisson de terreur qu’elle ressentait en sentant ses tympan atteindre leurs limites, elle en avait envie plus que jamais. A coté de ça, la Volonté, le froid, le sexe, rien n’arrivait à évoquer en elle une extase telle que pouvait le faire le bruit déchirant, douloureux d’une distorsion montée à 11.

Elle s’allume une cigarette a son tour, les yeux toujours plantés dans le mur bleu sale du lycée. Elle écoutait la lente respiration de son amie, le souffle léger du grand inconnu, se demandant où est ce qu’elle aller trouver deux balourd à poster a l’entrée. Surtout si elle se tire.

« Bon, qui cherches-tu, qu’on en finisse ? »

"Je cherche ma femme, elle a disparue dans la destruction de Vierzon, je suis ici pour la retrouver. Elle s'appelle Loreleï, vous avez peut etre entendue parler d'elle ?"

Tapotant machinalement le manche de mon sabre, j'attendais la reponse:

"Apres tout si c'est un camp d'entrainenement, si elle est en vie elle est probablement passée par ici pour comprendre ce qui c'est passé" pensais je

De toute facon quelle soit morte ou vive il fallait que je la voie
Ce besoin de savoir ce qu'elle était devenue. Elle qui m'avait sorti de cet enfer de destruction, de cette envie de vengeance après la mort de mon meilleur ami, elle m'avait aidée à ranger ces sabres dans leurs fourreaux
Et finalement je me retrouve à la chercher dans une ville devastée avec avec ces mêmes sabres qui m'avait servis à tuer avant.

"On dirai que je me suis encore foutu dans une situation bien merdique, bordel moi et ma chance naturelle" me dis je

"Dans tout les cas je n'ai besoin que de savoir si vous l'avez croisée ou non, Aprés quoi je reprendrais ma route."

Mon visage fit comprendre que je ne me soucais que d'elle
En effet le reste m'importais peu

"Tu va être content mon gars, des femmes j'en ai croisé mais alors
PLEIN ! Des grandes, des p'tites, des grosses, des minces, des blondes,
brunes, rousse, jeunes vieilles et j'en passe, tu vois ce que j'veux
dire ?? Tu cherches ta femme tant mieux MAIS TANT MIEUX ! Tout le monde
cherche quelqu'un mon gars, et ton katana dédicacé par le doubleur de
Cloud te donne aucune priorité. Donc de deux chose l'une : soit tu
aides, et tu nous dis que ta nenette à vraiment besoin d'aide, et accessoirement ce a quoi elle ressemble, , soit tu prends tes clic et
tes clac et tu écume la ville a le recherche de cette mystérieuse
demoiselle. Du temps on en à, mais on va pas le perdre pour autant."

Le
monologue haché menu de la coréenne laisse le type sans voix, mais
visiblement excédé. Il esquisse un geste mais Suzy passe dans son dos
le temps de battre de ses long cils.

"Tu perds ta jupe !"

Le type au katana, personne ne l'as plus revu. Peut être a t'il trouvé sa demoiselle en detresse. Peut être est il arrivé trop tard. Les parpaing vieilli, secoué de violence et craquant sous la couche de peinture bleu usagé du lycée l'ont vu passer comme une étincelle parmi des milliers d'autre, et alors que la France entière est secouée par la revelation publique de la Volonté, le bastion d'Edouard Vaillant cherche quelqu'un d'ssez irresponsable pour prendre la barre alors que Suzy Mitten s'apprette a son tour a quitter la ville cicatrice de Vierzon.